Commentaire du jour : Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Eglise Homélie 1 sur la Croix et le Larron, 2 : PG 49, 401 (trad. Orval)
Le paradis fermé depuis des milliers d'années, la croix nous l'a ouvert « aujourd'hui ». Car c'est aujourd'hui que Dieu y a introduit le larron. Il accomplit ainsi deux merveilles : il ouvre le paradis et il y fait entrer un voleur. Aujourd'hui Dieu nous a rendu notre vieille patrie, aujourd'hui il nous a ramenés dans la cité paternelle, aujourd'hui il a ouvert sa maison à l'humanité dans son ensemble. « Aujourd'hui, dit-il, tu seras avec moi dans le paradis ». Que dites-vous là, Seigneur ? Vous êtes crucifié, attaché avec des clous, et vous promettez le paradis ? Oui, afin que tu apprennes quelle est ma puissance sur la croix.
Car ce n'est pas en ressuscitant un mort, en commandant à la mer et au vent, en chassant les démons, mais c'est crucifié, attaché par des clous, couvert d'insultes, de crachats, de railleries et d'outrages qu'il a pu changer le mauvais état d'esprit du larron, afin que tu voies les deux aspects de sa puissance. Il ébranla toute la création, il fendit les rochers, et attira l'âme du larron, plus dure que la pierre.
Certes, aucun roi ne permettrait jamais à un voleur ou à un autre de ses sujets de s'asseoir avec lui lorsqu'il fait son entrée dans une ville. Mais le Christ l'a fait : quand il entre dans sa sainte patrie, il y introduit un voleur avec lui. En agissant ainsi, il ne méprise pas le paradis, il ne le déshonore pas par la présence d'un voleur ; bien au contraire, il honore le paradis, car c'est une gloire pour le paradis d'avoir un maître qui puisse rendre un voleur digne des délices qu'on y goûte. De même, lorsqu'il introduit les publicains et les prostituées dans le Royaume des cieux, ce n'est pas au mépris de celui-ci mais plutôt pour son honneur, car il lui montre que le maître du Royaume des cieux est assez fort pour rendre des prostituées et des publicains estimables au point d'être dignes d'un tel honneur et d'un tel don.
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MEDITATION:
assieds-toi à ma droite.
L’Église nous communique au cours de cette semaine trois grandes vérités du christianisme ; ce sont les trois grandes pensées liturgiques suivantes : le Christ, l’Église, l’Amour : 1. Le Christ est le Fils de Dieu, qui règne désormais glorieux à la droite du Père jusqu’à son retour triomphant. 2. L’Église est le corps -mystique du Christ, une unité puissante ; nous sommes membres de ce corps. C’est sur cette vérité que la liturgie édifie sa vie d’union. 3. L’Amour, le plus grand commandement. La pensée du dimanche est l’unité du christianisme. Cette unité, nous devons la faire nôtre et écarter le grand destructeur de l’unité, le péché.
- La messe (Justus es). – La messe d’aujourd’hui nous montre clairement que la liturgie, par le choix de ses lectures, spécialement dans l’Évangile, n’a pas en vue avant tout l’enseignement, mais plutôt la présentation et l’éclaircissement du mystère. Quiconque a essayé de pénétrer le sens de l’Évangile du jour s’est trouvé, dans la seconde partie, en présence de difficultés. Pour les âmes simples en particulier, le passage en question est bien difficile à comprendre. L’Évangile nous apparaît dans une tout autre lumière si nous le considérons comme le voile du mystère. Alors ce passage difficile est précisément l’essentiel. C’est l’image de la Majestas Domini, du Seigneur assis, avec tout l’éclat de sa majesté, à la droite du Père ; dans la vallée de larmes de l’exil. L’Église aspire ardemment à cette image ; elle brille tout à coup au Saint-Sacrifice de la messe. Cette image s’adapte parfaitement au temps d’automne de l’année liturgique, où nous attendons, parmi les obscurités de la vie terrestre, le retour du Seigneur. Esquissons maintenant les différentes parties de la messe : la pensée de l’Église n’est plus aussi sombre que dimanche dernier, elle est résignée ; les épreuves de l’exil sont l’exercice d’un droit légitime de la justice divine, et l’Église implore la pitié. Sa préoccupation est de nous voir « accomplir avec un cœur pur », « selon la loi de Dieu » et « sans fautes, notre pèlerinage terrestre », et éviter la « contagion diabolique du péché » (Or.). (Remarquez les expressions : via, ambulant, sectari, ambuletis – la vie est un pèlerinage).
Maintenant se présente de nouveau à nous l’Apôtre des nations chargé de « ses chaînes » ; il nous conjure (l’Église par sa voix) d’avoir une conduite digne de notre vocation chrétienne en marchant dans la voie de la douceur (mansuetudo), de la patience et de la charité, préoccupés avant tout de maintenir le lien de l’unité et de la paix » (Épître). Voilà l’Église parvenue à ce commandement principal qu’elle nous recommande sans cesse dans sa liturgie, la charité ; et pour l’imprimer profondément dans nos âmes, elle déploie sous le regard de notre esprit cette puissante unité avec ses sept aspects : 1. L’unité du corps de l’Église,
- animé par le Saint-Esprit ;
- la fin commune de tous les chrétiens, le ciel ;
- l’unique Seigneur, Jésus-Christ ;
- la foi commune à tous ;
- notre incorporation commune au Christ par les mêmes sacrements (Baptême, Eucharistie) ; 7. par-dessus tout, le même Père commun qui est au ciel. Quel puissant motif de l’unité intérieure dans l’âme et de l’unité extérieure avec les hommes par l’amour du prochain ! Tout chrétien doit reproduire en sa personne un exemplaire de cette unité ; que ce soit la tâche de notre vie.
Cela réalisé, nous sommes, nous chrétiens, un « peuple bienheureux, élu de Dieu, fort » un peuple dont la force est la Trinité divine. De cette vision de l’Église de la terre, une dans le Christ, il n’y a qu’un pas pour atteindre la Jérusalem céleste ; aussi l’Alléluia est-il un « maranatha », le cri d’un ardent désir de la patrie lancé vers le Christ (dès lors tout le psaume 101 sera l’expression de la nostalgie de l’âme exilée).
L’Homme-Dieu laissa la tentation approcher de sa personne sacrée au désert, et ne dédaigna point de subir les attaques que la ruse haineuse du démon lui suggère depuis le commencement pour perdre les hommes ; Jésus voulait apprendre aux siens la manière dont ils devaient repousser les assauts de l’esprit du mal. Aujourd’hui notre Chef adoré, qui veut être le modèle de ses membres en toutes leurs épreuves, nous apparaît aux prises, non plus avec la perfidie de Satan, mais avec l’hypocrisie de ses pires ennemis, les Pharisiens. Ils cherchent à le perdre en le surprenant dans ses paroles, ainsi que le feront jusqu’à la fin des temps, contre son Église, les représentants du monde ennemi qu’il a condamné.
Mais de même que son Époux divin, l’Église, assistée par lui pour continuer son œuvre sur la terre au milieu des mêmes tentations et des mêmes embûches, trouvera dans sa fidélité aussi simple qu’inébranlable à la loi de Dieu et à la vérité le secret de toutes les victoires. Les hérétiques, suppôts de Satan, les princes du monde, rongeant le frein imposé par le christianisme à leur ambition et à leurs convoitises, tenteront vainement de circonvenir la dépositaire des oracles divins par leurs propositions ou leurs questions captieuses. Mise en demeure de parler, elle parlera toujours ; qu’est-elle, en effet, comme Épouse de ce Verbe divin qui est la parole éternelle du Père ? Que peut-elle être, qu’une voix pour l’annoncer aux hommes ou le chanter dans les cieux ? Mais aussi, non seulement sa parole, revêtant la force et la pénétration de Dieu même, ne sera jamais sujette à surprise ; comme un glaive à deux tranchants, presque toujours elle ira plus loin que n’eussent voulu les questionneurs hypocrites de l’Église, en confondant leurs sophismes et en mettant à nu les intentions criminelles de leurs cœurs. De leur tentative sacrilège il ne restera pour eux que la honte, avec le dépit d’avoir amené la glorification de la vérité sous un nouveau jour et accru la lumière pour les enfants soumis de la Mère commune.
Ainsi advint-il aux Pharisiens de notre Évangile. Ils voulaient voir, dit l’Homélie du jour, si le Sauveur, qui se proclamait Dieu, n’ajouterait point à cause de cela quelque chose au commandement de l’amour divin, afin de pouvoir ensuite le condamner comme ayant tenté de corrompre la lettre du plus grand des préceptes de la loi. Mais l’Homme-Dieu déjoue leurs pensées ; il rappelle à ceux qui l’interrogent sur le grand commandement le texte même du décalogue, et continuant la citation, il montre qu’il n’ignore point le mobile secret qui les pousse, en leur rappelant aussi le second commandement, semblable au premier, le commandement de l’amour du prochain qui condamne leurs homicides menées. Ils sont ainsi convaincus de n’aimer ni le prochain, ni Dieu même, puisque le premier commandement ne peut être observé sans le second qui en découle et le complète.
Cependant le Seigneur achève de les confondre et les contraint à reconnaître eux-mêmes implicitement la divinité du Messie. Interrogés à leur tour, ils avouent que le Christ doit descendre de David ; mais, s’il est son fils, comment David l’appelle-t-il son Seigneur aussi bien qu’il le fait pour Dieu même, dans le psaume 109 où il chante les grandeurs du Messie ? La seule explication possible est que le Messie, qui devait dans le temps et comme homme sortir de David, était Dieu et Fils de Dieu dès avant tous les temps, selon la parole du même psaume : Je vous ai engendré de mon sein avant l’aurore .Cette réponse qui les eût condamnés, les Pharisiens ne la donnèrent pas ; mais leur silence était un aveu, en attendant que la vengeance du Père contre ces vils ennemis de son Christ accomplît la prophétie, et fît d’eux l’escabeau de ses pieds dans le sang et la honte, au jour terrible des justices de Jéhovah sur la ville déicide.
Nous, chrétiens, pour la plus grande honte de l’enfer qui suscita contre le Fils de Dieu les embûches de la synagogue expirante, sachons tirer de ces efforts de la haine une instruction qui profite à l’amour. Les Juifs, en rejetant Jésus-Christ, manquèrent à la fois aux deux préceptes qui constituent la charité et résument toute la loi ; si nous aimons Jésus-Christ au contraire, pour la même raison toute la loi se trouve accomplie.
Splendeur de la gloire éternelle , un par nature avec le Père et l’Esprit-Saint, il est le Dieu que nous prescrit d’aimer le premier commandement ; et le second, d’autre part, ne trouve qu’en lui d’application possible. Car non seulement il est homme aussi véritablement qu’il est Dieu ; mais encore il est l’homme par excellence : l’homme parfait, sur le type duquel et pour qui ont été formés tous les autres ; leur modèle et leur frère à tous ; le chef en même temps qui les régit comme roi, qui les offre à Dieu comme pontife; la tête qui communique à tous les membres de l’humanité beauté et vie, mouvement et lumière ; le rédempteur de cette humanité tombée, et doublement dès lors la source de tout droit, la dernière et la plus haute raison, sinon l’objet direct, de tout amour légitime ici-bas. Rien ne compte qu’en lui devant Dieu. Dieu n’aime les hommes, dit saint Augustin, que parce qu’ils sont les membres de son Fils ou qu’ils peuvent le devenir ; c’est son Fils qu’il aime en eux tous : il aime ainsi d’un même amour, quoique non également, et son Verbe, et la chair de son Verbe, et les membres de son Verbe fait chair. Or la charité, c’est l’amour tel qu’il est en Dieu, communiqué par l’Esprit-Saint aux créatures. Ce que nous devons donc aimer par la charité en nous et dans autrui, c’est le Verbe divin comme étant dans les autres et en nous-mêmes, ou pour qu’il y soit, d’après une autre expression de l’évêque d’Hippone. Mais par suite, en dehors des damnés bannis pour jamais du corps de l’Homme-Dieu, gardons-nous d’exclure personne de l’amour. Qui peut se vanter d’avoir la charité du Christ, s’il n’embrasse pas son unité, dit encore saint Augustin ? Qui peut l’aimer, sans aimer avec lui l’Église qui est son corps, sans aimer tous ses membres ? Ce que l’on fait à l’un des plus petits comme aux plus dignes, en bien comme en mal, c’est à lui qu’on le fait, déclare-t-il. Aimons donc le prochain comme nous-mêmes à cause du Christ qui est en chacun de nous, et qui donne à tous union et croissance dans la charité .
Sur l’Amour que nous devons à Dieu.
"Vous, les Prêtres du Seigneur, à qui devez-vous plaire
A Dieu ou au monde?
Si au monde, pourquoi êtes-vous Prêtres?
Si à Dieu, pourquoi vous confondre avec le monde?"
Nous dit Saint Bernard,
Vous aimerez le Seigneur votre Dieu, de tout votre cœur de toute votre âme et de toutes vos forces (Deut VI 5)
Je commencerai cette lettre par un récit que j'ai lu dans la vie des Pères du Désert:
" Il est rapporté, qu'un anachorète après avoir blanchi dans les grottes et les solitudes, eut enfin, envie, sur ses vieux jours, de devenir savant. Il se transporta à la célèbre académie d'Alexandrie où les arts et les sciences étaient en vogue plus qu'en autre lieu du monde; et là, de maître qu'il était dans la sagesse et la science du ciel, il se fait écolier pour apprendre par les hommes cette sagesse que donne Dieu. Il ne fut pas plutôt assis sur les bancs pour écouter, qu'un Docteur monta en chaire la tête chargée de spéculation et de difficultés pour les débiter à ses auditeurs, lequel débuta justement par : UItùm Deus sit ex toto corde diligendus? -Si Dieu doit être aimé de tout notre cœur et toutes nos force? Le Saint solitaire, bien surpris de voir mettre en avant cette proposition pour servir de sujet d'une contestation indécise, se leva brusquement, quitta sa place, et retourna s'enfoncer dans sa grotte, tout scandalisé de voir qu'on faisait un sujet de controverse d'un des premiers principes, qui, à son avis, était si évident, qu'il fallait ne pas être homme pour en douter; puis déplorer l'aveuglement des hommes à rechercher une science que Dieu donne aux siens, et de sa propre curiosité il se mit à pleurer. Ah! je vois bien, s'écria-t-il, que je suis plus savant que je ne pensais, puisque je tiens pour infaillible ce qui est encore en question parmi les plus grands docteurs de ce monde! Plût à Dieu, et je le dis du fond du cœur , que vous ne fissiez aujourd'hui les uns les autres pareil affront à Dieu!"
Oui notre Dieu ne nous demande pas grand-chose sinon de l'aimer de toute notre âme et force, en un mot que vous l'aimiez sans partage, voilà le premier des commandements. Ce commandement est grand par rapport à sa durée et il subsistera pendant toute l'éternité. Dans le Ciel plus de foi, puisque nous y verrons Dieu; plus d'espérance, puisque nous y possèderons Dieu; plus de miséricorde, ni spirituelle, ni corporelle, puisqu'il n'y aura plus de misérables; prophéties, dons surnaturels, grâces, vertus chrétiennes, tout cela cessera, dit St Paul, la charité seule ne cessera jamais, mais régnera dans tous les siècles. L'amour de Dieu est versé en nos cœurs, par l'Esprit Saint qui nous est donné, et ce même Esprit nous dit sans cesse;" Ecoute, pécheur et sois frappé de terreur et d'admiration à la fois, de voir un Dieu si grand et plein de miséricorde, un Dieu si puissant, si grand L'amour de Dieu qui est versé en nos cœurs, par l'Esprit Saint qui nous est donné, joie et lumière en nos vies.
Il faudrait être aujourd'hui, patient et surtout courageux pour parler de Dieu et surtout de Notre Dieu. La France fille ainée de l'Eglise depuis 10 ans à perdu toutes ses valeurs, son histoire; elle fonde une nouvelle religion, le "Laïcisme" et en son nom vend notre pays à la secte mahométane. Lorsque nous lisons les psaumes nous y trouvons cette opposition entre notre Foi et le rejet de Dieu, au ps 38 Dieu dit:" Ma durée est un néant devant toi" et au ps 14 cela est clair:" Quant au pécheur, à la conduite répréhensible, il nie Dieu et sa Providence: l'insensé dit dans son cœur: "plus de Dieu!" Corrompues, abomination dans les actions; au nom de la liberté on tue, au nom de la même liberté on change notre mode de vivre pour vivre sans Dieu, interdiction de signe religieux, interdiction des crèches dans les lieux publics, de processions. Ils tuent la France et ses valeurs, pour vivre un soi-disant monde meilleur…. Ont pas vrai que tout découvre Dieu, et il n'est pas vrai que tout cache Dieu. Mais il est vrai qu'il se cache à ceux qui le tentent et qu'il se découvre à ceux qui le cherchent, parce que les hommes sont indignes de Dieu s'ils ne le cherchent pas; indignes par leur corruption, revenant à la première nature: celle de pécheur". Trouver Dieu, c'est entendre en quelque façon sa parole, mais le vacarme des péchés, la voix du malin est plus éloquente, plus convaincante pour le "politiquement correct" plus que la parole même de Dieu:" Oracle pour l'impie, le péché au fond du Cœur."
La foi et l'amour de Dieu sont battus en brèche, le refus des autorités civiles de reconnaitre que notre pays est d'origine chrétienne et d'imposer une fausse religion, le laïcisme nous démontre combien nous sommes devenus sourds à la parole et aveugles à la présence de Dieu au cœur de nos vies. Depuis Vatican II où l'Eglise à voulu (soi-disant) s'ouvrir au monde, elle s'est fermée à Dieu. regardons autour de nous, que voyons-nous? Destruction des églises, instruction religieuse bâclée, blasphèmes, déformation de la foi… Tels sont les traits marquant du refus de Dieu aujourd'hui. Le plus grave et l'éclatement de l'Eglise en petites chapelles, où beaucoup racontent tout et n'importe quoi… j'ai entendu tant et tant de sornettes venant de prêtres pourtant formés dans nos "séminaires modernistes" qui me laissent un froid dans le dos.
L'un disant: " la preuve que Jésus est Dieu, il est né sans cordon ombilical " " un autre disant "la prière d'un pécheur ne sera jamais exaucée par Dieu." Alors bien sur que cette preuve du rejet de Dieu est flagrante ; Un homme de Dieu, prêtre, religieux ou religieuses doit être à l'écoute de l'autre sous le regard de Dieu, vivant de et par son amour, rejetant l'esprit de ce monde , cette nouvelle religion "lacïcarde" qui est dans le négation de Dieu, du vrai Dieu et de Jésus son Fils… dans nos villes plus de crèches, plus de joyeux Noël, plus rien, voilà l'œuvre de la franc-maçonnerie bien implantée dans notre pays, avec la libre pensée, imposant à tous qui acceptent sans s'en rendre compte cette négation, ce rejet de Dieu… Le chrétien aujourd'hui n'aborde plus les problèmes importants de la Foi, il suit comme un mouton le troupeau, un troupeau sans pasteur.
Aujourd'hui, il n'y a plus d'harmonie entre l'Eglise et le Monde… seul un étrange divorce se manifeste: on entend dire tout et n'importe quoi sur le Pape, les Evêques, les prêtres… Les laïcs jouent au prêtre, j'ai vu dans une paroisse de la banlieue parisienne un prêtre qui n'avait ni la clef de la sacristie ni du tabernacle, la "dame" nommée par l'Evêque du lieu, refusant de lui remettre les clés.
Voilà l'Avent de l'Eglise. L'Eglise est divine, elle ne pourra disparaitre. S'il elle disparaissait, cela voudrait dire qu'il n'y a pas de Dieu! Nous devons nous remettre en question: Avons-nous une conscience chrétienne? Avons-nous rencontré le Christ? avons-nous la Foi?
Il n'y a plus d'amour, voilà le vrai motif. L'amour de Dieu a disparu…Alors viendra le temps des menaces et des punitions: "Si vous ne me servez pas et ne m'aimez pas de toute l'affection, de votre cœur, dit Dieu dans l'ancien testament, si vous vous laissez détourner de mon amour pour être un homme du monde dans son luxe et ses richesses, par le faux brillant des creatures et le charme de la prospérité, je vous le déclare vous servirez bien malgré vous votre ennemi. Le plaisir que je me suis fait est de vous combler de mes faveurs, je le ferai déformer à vous perdre, à vous détruire. Je vous chargerai d'un joug de fer, j'attirerai sur vous des persécuteurs, enfin je vous accablerai de toutes sortes de maux. Ainsi parla Dieu aux Hébreux, pour leur faire sentir qu'il voulait être aimé. Même dans l'Evangile Jésus nous menace à son tour d'un enfer et d'une peine éternelle. La parabole des vierges sages et des vierges folles, nous le dit bien; aux vierges folles est fermée la salle des noces, pour ne pas avoir su garder leur lampes (l'amour de Dieu) allumées; que présent-elles - un feu éteint un cœur sec, sans amour. Ainsi ces vierges folles ont-elles la porte du Royaume fermée éternellement! Celui qui restera sourd pendant sa vie, à l'heure dernière il entendra: "Nescio vos", je ne vous connais pas; va mondain, retire toi de ma porte, ton cœur n'a jamais brûlé que d'un amour profane, qu'il brûle à jamais dans ces flammes éternelles. Par contre, si nous vivons dans cet Amour de Dieu nous nous entendrons dire: venez les bénis de mon père à ces noces qui vous sont préparées depuis toute éternité. Avec Saint Augustin méditons ces paroles:" Si nous ne vous aimons point, vous nous menacez des plus grands malheurs! Eh! fut-il jamais un plus grand malheur que celui de ne vous point aimer? Non, mon Dieu, sans vous, nous ne sommes rien, sans vous, nous ne pouvons rien faire.
Selon cette interprétation qui est celle des Pères de l’Eglise, il faut que chacun d’entre nous pour évangéliser soit bien établi dans l’Amour de Dieu, et qu’en lui cet amour renferme tous les caractères d’un véritable amour. L’Amour de Dieu, voilà la première et la plus essentielle obligation de chacun d’entre nous.
Mais en nous, cet Amour doit être solide et fécond, constant et généreux, sans arrière-pensée ni médisance, voilà les caractères que la charité divine doit avoir sur notre cœur. Voilà ce que nous dit Saint Bernard dans son traité sur l’Amour de Dieu et dans l’ensemble de ses sermons. C’est ce sujet que je vais essayer de développer dans les jour qui vont suivre, sujet de réflexion, de méditation pour nous aider à nous élever vers Dieu, en emportant nos frères. Je vous demande de comprendre quand je parle du Prêtre, toutes les personnes consacrées, religieux, religieuses ou laïcs consacrés.
Saint Louis disait: « QUE CRAINDRAIS-JE? SI JE VIS, JE SERS DIEU, SI JE MEURS, JE LE VOIS», voilà ce qui devrait être notre maxime, à nous gens consacrés.
J’ai voulu faire cette lettre sur le thème du devoir d’amour envers Dieu.
Pour nous aider à mieux comprendre ce devoir d’amour et surtout à savoir le vivre.
La lampe qui brûle et qui luit.
(St Jean 5 ;35)
Si tous les chrétiens sont obligés à l’observance du précepte de l’Amour divin, nous dit saint Yves de Chartes(1041, 1115), combien plus y sont obligés les prêtres et les consacrés, eux qui, en cette qualité, doivent aux fidèles l’exemple de toutes les vertus. Mais un consacré dépourvu de cet amour divin et de toutes les vertus qui en sont ses compagnes, pourra-t-il être un modèle pour les fidèles? Au lieu de les faire naître dans les autres, sa tiédeur et son indifférence pour Dieu les en éloignera en leur faisant regarder la loi de cet Amour Divin comme une loi impraticable, car lui-même ne la pratique pas. Il ne réussira pas à allumer ce feu sacré dans le cœur des fidèles et ainsi produire le fruit de cet amour qui est la charité. Pour parler le langage de l’amour divin et surtout pour le faire goûter aux autres, il faut avoir soin de bien se remplir soi-même de cet amour. Des discours vides de sentiments et dénués d’affection, ne laisseront pas sur les fidèles une marque profonde de foi, mais leur laisseront la même chose que celui qui les prononce, rien!
Un cœur qui ne se laisse pas brûler par le feu de l’amour divin, mais qui s’accroche à l’amour humain, est un cœur de glace impropre à allumer dans le cœur des autres l’amour de Dieu. Ici, la bouche doit parler de l’abondance du cœur. "Quand je parlerai le langage des hommes et des anges, nous dit l’Apôtre Paul, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien," et ainsi, je ne puis convertir mes frères. En parlant de Dieu, de sa perfection, de ses miséricordes et de sa justice, en disant sur lui les choses les plus sublimes et touchantes, si je n’ai pas moi-même l’amour de Dieu gravé dans mon cœur, je ne puis toucher personne, je ne serai qu’un airain sonnant, une cymbale retentissante:
"Quand je parlerai le langage des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité
Je ne serai qu’un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit."
(1ere Cor. 13 ; 1)
Alors, que cette année 2017 nous ouvre le cœur, l'Âme à cet Amour de Dieu et que nous le lui rendions avec force et joie parfaite. Et parce qu’on vous a appris dans votre enfance à dire de temps en temps: «Seigneur je vous aime», que vous continuiez à dire ces mots dans le cours de votre vie; mots vides de sens, car peut-être les comprenez-vous aussi peu que dans vos jeunes années, où bégayant l’écho vous répétiez sans comprendre et entendre ce que l’on vous demandait de dire. Apprenez aujourd’hui à bien peser ce que vous dites, et craignez d’être accusé faux et de mentir au Saint-Esprit; car ces courtes paroles: « JE VOUS AIME », vous ne les dites que de bouche, au lieu de les méditer, approfondir et vivre. Voyons si elles ne se démentiront pas au fond de votre cœur.
Si quelqu’un dit: « j’aime Dieu»
Et qu’il déteste son frère
Est un menteur.
Celui qui n’aime pas son frère,
Qu’il voit
Ne saurait aimer le Dieu
Qu’il ne voit pas.
J’aime Dieu, et il me semble que je l’aime autant que bien d’autres, mais l’aimerais-je comme les saints? Où sont en moi les ardeurs d’un Paul, les regrets d’une Madeleine, les embrasements d’un Augustin, les ferveurs d’un Benoît et l’abandon d’un Bernard, d’un Jean de la Croix et tant d’autres. Je suis au désespoir, ô mon Dieu, de ma faiblesse, j’ai beau vouloir prendre modèle sur leur amour pour vous durant leur vie sur cette terre, mais je me sens bien petit.
J’aime Dieu et je me flatte qu’il est content de mon amour, mais l’aimerais-je au moins comme on aime ceux qu’on aime sur la terre? Quelle appréhension d’encourir leur disgrâce, quelle inquiétude de leur déplaire, ô mon Dieu, faut-il que la divine charité ne fasse pas dans mon cœur et dans le cœur de vos prêtres ce que fait la simple amitié parmi les hommes!
J’aime Dieu, enfin et j’aimerais mieux mourir que de ne pas l’aimer, mais l’ai-je toujours aimé de même? Ai-je compris mon évolution mystique dans cet amour divin ?
Méditons donc un peu Saint Jean de la croix dans son traité sur l’Amour : « la nuit obscure de l’Esprit livre 3 chapitre 19 et 20)
Hélas! Que d’années perdues sans lui plaire, que de jours écoulés sans m’en souvenir, que de temps employé à l’offenser!
Je voudrais bien m’écrier avec saint Augustin:
Je vous aimé trop tard,
O beauté toujours ancienne et toujours nouvelle !
« SERO TE AMAVI »
Maudit soit le temps où j’ai été pour vous sans amour !
Que ce divin amour soit désormais mon unique partage sur la terre !
Et demain au ciel.
Dom Francis en paroisse